Initiative d'éthique commerciale Objectif, principes, programme et informations sur l'affiliation, Septembre 1998.




   
 

 

 

Objectif 

Il est de plus en plus reconnu que les sociétés qui adoptent des codes de pratiques de travail pour leurs chaînes d'approvisionnement globales doivent être au courant et capables de montrer à d'autres ce qu'elles ont réellement fait pour rendre leur approche à la fois efficace et crédible.

L'Initiative d'éthique commerciale (ETI - Ethical Trading Initiative) est une alliance de sociétés, d'organisations non gouvernementales (ONG) et d'organisations syndicales qui se sont engagées à travailler ensemble pour identifier et promouvoir de bonnes pratiques de mise en œuvre de codes de pratiques de travail, y compris le contrôle et la vérification indépendante du respect des dispositions spécifiées dans ces codes. Les membres d'ETI pensent que cette approche de collaboration permet de réaliser des progrès considérables en matière de promotion du respect des normes de travail reconnues à l'échelle internationale, en particulier les droits humains fondamentaux dans les chaînes d'approvisionnement globales.

Le présent document présente le fonctionnement de base d'ETI, à savoir :

  • son objectif et ses activités ;
  • son approche de collaboration destinée à impliquer des sociétés et des organisations syndicales et non gouvernementales (ONG) pour trouver la meilleure manière de faire fonctionner les codes d'éthique commerciale ;
  • les normes établies à utiliser dans son travail ;
  • ses critères d'affiliation.

Activités

ETI dirigera, en coopération avec des sociétés membres et leurs fournisseurs, des programmes expérimentaux visant à identifier les approches les plus efficaces qui permettront de rendre les codes utiles et crédibles, particulièrement en matière de contrôle et de vérification. Les activités principales d'ETI consisteront à diriger et à tirer des leçons de ces projets pilotes, et à diffuser ces dernières.

De plus, ETI se basera sur d'autres expériences pertinentes, y compris le travail effectué par des sociétés individuelles, des ONG, des organisations syndicales, des institutions internationales et toute initiative conjointe ou de coopération pouvant être entreprise par celles-ci. ETI organisera des conférences et séminaires, dirigera la recherche, rédigera des publications et facilitera le développement de la formation. Bien que l'initiative ETI soit principalement concernée par la recherche de moyens efficaces de faire respecter les normes fondamentales du travail dans les chaînes d'approvisionnement globales, et de contrôler le respect de ces normes, elle considérera, le cas échéant, l'impact plus large des activités de ses membres sur les droits humains et sur les problèmes liés à l'environnement et au développement au sein de la communauté plus vaste dans laquelle elle est menée.

Des contestations peuvent survenir entre membres quant aux aspects des principes et de la pratique de l'éthique commerciale. ETI ne possède pas de juridiction directe pour ce genre de contestations, sauf quand celles-ci concernent les engagements des organisations en tant que membres d'ETI. Cependant, ETI agira, en outre, comme auxiliaire de dialogue ou comme médiateur entre les membres, à la demande des membres concernés.

 

Principes 

L'initiative ETI est basée sur le principe de l'incorporation de normes reconnues au niveau international dans les codes de pratiques de travail.

Les sociétés membres d'ETI s'engagent à adopter des codes basés sur ces normes, et à s'orienter vers la démonstration de la mise en œuvre de leurs codes. Tous les membres d'ETI doivent être prêts à collaborer activement au développement de moyens qui permettront ce genre de mise en œuvre efficace et transparente, particulièrement en matière de contrôle et de vérification indépendante.

Normes internationales

Un comportement responsable est toujours évalué par rapport aux normes de la communauté concernée. Pour les entreprises internationales, cela implique la reconnaissance des normes établies au niveau international par le biais des organisations internationales appropriées. De telles normes sont fondamentales pour la protection des travailleurs, et le respect de celles-ci constitue une mesure de bien-être social.

Les normes internationales sont également primordiales pour l'environnement politique, social et économique mondial au sein duquel les sociétés internationales travaillent. Elles contribuent de manière significative à l'élaboration d'un cadre stable et productif pour les entreprises. Malgré le fait que la plupart des normes internationales concernent les obligations gouvernementales et que les sociétés ne les ont pas signées, la signification et l'intention de ces normes peuvent servir de repères tout aussi pertinents pour les sociétés et se refléter dans leurs codes de bonnes pratiques.

La responsabilité d'établir des normes internationales de travail est accordée par la communauté internationale à l'Organisation internationale du travail qui a été créée dans cette optique. Les normes de l'OIT, pertinentes pour le travail d'ETI, et d'autres normes internationales importantes sont présentées dans les annexes du présent document.


 

Le code de base 

ETI a développé un code de bonnes pratiques de travail - le "Code de base" - qui reflète les normes internationales les plus importantes en ce qui concerne les pratiques de travail qui serviront de base à son fonctionnement.

Les sociétés membres d'ETI sont supposées adopter ce code de base, ou leur propre code pour autant que celui-ci incorpore le code de base. Ce code, qui est accompagné d'une série de principes généraux de mise en œuvre, fournit une base pour la philosophie de l'apprentissage d'ETI.

Les sociétés membres doivent exiger que les fournisseurs respectent dans un délai raisonnable les normes acceptées, et que la performance à cet égard soit mesurée, transparente et, enfin, une condition préalable à des affaires ultérieures.

Le respect de certaines dispositions du code peut ne pas être immédiatement possible dans tous les cas. Certains fournisseurs peuvent ne pas être en mesure de remplir toutes les conditions en peu de temps, ou ils peuvent, dans certains cas, être limités par la législation nationale. Des délais raisonnables et l'existence de toute contrainte non contrôlable par le fournisseur peuvent être pris en considération. Le non-respect de certaines normes exige une mesure rectificative rapide pour permettre aux sociétés membres de poursuivre leurs relations commerciales avec le fournisseur concerné. Ces manquements incluent le recours au travail forcé, au travail sous contrainte pour dettes ou au travail carcéral obligatoire de même que tout abus ou tout mauvais traitement ou mesure disciplinaire et des formes extrêmes d'intimidation.

L'objectif d'ETI est d'acquérir de l'expérience dans la mise en œuvre de codes de pratiques de travail. Les membres d'ETI ne sont pas supposés être capables de mettre immédiatement et efficacement en œuvre partout, tout code couvrant l'ensemble de leurs activités. Les sociétés membres peuvent stipuler, lors de leur adhésion à ETI, l'étendue de l'application de leur code, à condition que celle-ci soit clairement mentionnée dans le préambule de leur code et que la publicité de cette société en ce qui concerne le code indique également son étendue d'application. L'application peut s'étendre à certains produits réalisés ou commercialisés par la société ou à des activités de toute partie désignée de la société. En tout cas, le code s'appliquera toujours à tout travail accompli dans le cadre de l'étendue de l'application.

Le code de base d'ETI est le suivant :


1. L'emploi est librement choisi.
  1.1 Il n'y a pas de travail forcé, sous contrainte pour dettes ou de travail carcéral obligatoire
  1.2 Les travailleurs ne sont pas obligés de faire des "dépôts" ou de remettre leurs papiers d'identité à leur employeur, et sont libres de quitter ce dernier moyennant un préavis raisonnable.

2. La liberté syndicale et le droit de négociation collective sont respectés.
  2.1 Les travailleurs sans aucune distinction ont le droit d'adhérer ou de former des syndicats de leur choix et de s'y affilier, et de conclure des conventions collectives.
  2.2 L'employeur adopte une attitude ouverte vis-à-vis des activités des syndicats et de leurs activités organisationnelles.
  2.3 Les représentants des travailleurs ne sont pas discriminés et ont le droit d'exercer leurs fonctions de représentants sur le lieu de travail.
  2.4 Lorsque le droit à la liberté syndicale et à la négociation collective est restreint en vertu de la loi, l'employeur facilite et n'entrave pas le développement de moyens parallèles à la liberté syndicale et à la négociation collective indépendante.

3. Les conditions de travail sont saines et hygiéniques
  3.1 Un environnement de travail sain et hygiénique sera assuré, en gardant à l'esprit les connaissances actuelles sur l'industrie et les risques spécifiques. Des mesures appropriées seront prises pour éviter les accidents et les blessures qui en résultent, associées ou survenant pendant le travail, en minimisant, dans la mesure du possible, les causes des risques inhérents à l'environnement du travail.
  3.2 Les travailleurs suivront une formation régulière et attestée en matière de santé et de sécurité. Ce genre de formation sera répétée pour les nouveaux travailleurs et le personnel réaffecté.
  3.3 Un accès à des toilettes propres, à l'eau potable et, le cas échéant, à des installations sanitaires pour stocker la nourriture sera assuré.
  3.4 Le logement sera, le cas échéant, propre et sûr, et répondra aux besoins de base des travailleurs.
  3.5 La société qui respecte le code assignera la responsabilité de la santé et de la sécurité à un représentant de la direction.

4. Il ne sera pas fait recours au travail des enfants
  4.1 Il n'y aura plus de recours au travail des enfants.
  4.2 Les sociétés développeront ou participeront et contribueront à des politiques et programmes qui prévoient le changement de situation de tout enfant-travailleur qui entre dans la définition du "travail des enfants", pour lui permettre de suivre un enseignement de qualité jusqu'à ce qu'il ne soit plus un "enfant". Ces termes "enfant" et "travail des enfants" sont définis dans les annexes.
  4.3 Les enfants et les jeunes de moins de 18 ans ne seront pas employés la nuit dans des conditions dangereuses.
  4.4 Ces politiques et procédures devront se conformer aux dispositions des normes appropriées de l'OIT.

5. Le minimum vital est payé.
  5.1 Les salaires et bénéfices payés pour une semaine de travail standard répondent, au minimum, aux normes les plus élevées, que ce soient les normes juridiques nationales ou les normes industrielles d'évaluation. En tout cas, les salaires doivent toujours être suffisants pour répondre aux besoins de base et fournir des revenus discrétionnaires.
  5.2 Tous les travailleurs recevront des informations écrites et compréhensibles sur leurs conditions d'emploi en matière de salaires avant de commencer celui-ci, et sur les particularités de leur salaire pour la période de paie concernée, chaque fois qu'ils seront payés.
  5.3 Les déductions salariales en tant que mesure disciplinaire ne seront pas autorisées à l'instar de toute déduction salariale non prévue par la législation nationale, sans la permission expresse du travailleur concerné. Toutes les mesures disciplinaires devront être enregistrées.

6. Les heures de travail ne sont pas excessives.
  6.1 Les heures de travail sont conformes aux législations nationales et aux normes industrielles d'évaluation, ce qui garantit une plus grande protection.
  6.2 En tout cas, les travailleurs ne devront pas régulièrement travailler plus de 48 heures par semaine et auront droit à au moins un jour de congé pour chaque période de 7 jours en moyenne. Les heures supplémentaires seront volontaires, ne dépasseront pas 12 heures par semaine, ne seront pas exigées sur une base régulière et seront toujours compensées à un taux avantageux.

7. Aucune discrimination n'est pratiquée.
  7.1 Il n'existe aucune discrimination en matière d'embauche, de compensation, d'accès à la formation, de promotion, de résiliation ou de pension, basée sur la race, la caste, la nationalité, la religion, l'âge, l'incapacité, le sexe, le statut familial, l'orientation sexuelle, l'adhésion à un syndicat ou l'affiliation politique.

8. Un emploi régulier est fourni.
  8.1 Dans la mesure du possible, le travail doit être accompli sur la base de la reconnaissance de la relation de travail, établie par le biais de la législation et des pratiques nationales.
  8.2 Les obligations envers les employés en vertu de la législation du travail ou de la sécurité sociale et des règlements résultant de la relation de travail régulière ne seront pas évitées en ayant recours à la sous-entreprise de main-d'oeuvre, à la sous-traitance, ou à des arrangements de travail à domicile, ou par le biais de programmes d'apprentissage où il n'y a pas d'intention réelle de communiquer des aptitudes ou de fournir un emploi régulier. De telles obligations ne seront pas non plus évitées par le biais de l'utilisation excessive de contrats d'emploi à durée déterminée.

9. Aucun traitement dur ou inhumain n'est autorisé.
  9.1 Les mauvais traitements ou les mesures disciplinaires, la menace de mauvais traitements, le harcèlement sexuel ou autre et les insultes ou d'autres formes d'intimidation seront interdits.

 

 

Les dispositions de ce code constituent des normes minimales et non maximales, et ce code ne doit pas être utilisé pour empêcher les sociétés de dépasser ces normes. Les sociétés qui appliquent ce code sont supposées se conformer à la législation nationale et autre applicable, et lorsque les dispositions de la législation et ce code de base abordent le même sujet, les sociétés appliqueront la disposition qui offre la meilleure protection.

 

 
 

Principes de mise en œuvre 

L'initiative ETI vise à identifier, à développer et à promouvoir les bonnes pratiques en matière de mise en œuvre de codes de pratiques de travail. Les domaines critiques incluent le contrôle et la vérification indépendante, de même que la transparence et la divulgation, afin de déterminer et de communiquer si les normes incorporées dans le code sont atteintes.

Les membres d'ETI acceptent ce qui suit comme principes généraux de base dans le développement et l'approfondissement de leur recherche de meilleures pratiques :

1. Engagement
  1.1 La société souscrit de manière avisée et explicite à ETI en tant que société-membre, au code et à son processus de mise en œuvre.
  1.2 Cet engagement est communiqué à la société et à ses fournisseurs et sous-traitants (y compris le personnel indépendant étroitement associé).
  1.3 Un membre de la direction se voit assigner la responsabilité de la mise en œuvre du respect du code.
  1.4 Le code et le processus de mise en œuvre sont intégrés dans la culture et les relations commerciales principales.
  1.5 La société veillera à ce que des ressources humaines et financières soient disponibles pour lui permettre de respecter les engagements mentionnés.

2. Contrôle, vérification indépendante et rapports.
  2.1 Les sociétés membres acceptent le principe selon lequel l'application des codes sera évaluée par le biais d'un contrôle et d'une vérification indépendante, et selon lequel les résultats de ce contrôle de la pratique et de l'application des codes seront communiqués annuellement.
  2.2 Les sociétés s'engageront avec d'autres membres dans la conception, la mise en œuvre et l'analyse de projets pilotes visant à identifier les bonnes pratiques de contrôle et de vérification indépendante, et à partager cette expérience avec d'autres membres.
  2.3 Les sociétés membres se baseront sur cette expérience en établissant, le cas échéant avec d'autres membres d'ETI, des plans de travail pour mettre en œuvre des programmes de contrôle, de vérification indépendante, et des rapports. Ces sociétés membres communiqueront les progrès réalisés par rapport à ces programmes à ETI et par l'intermédiaire de celle-ci sous une forme et dans un délai à convenir.
  2.4 Les travailleurs en tant que fournisseurs des membres disposeront d'un moyen confidentiel de rapporter le non-respect du code et seront autrement protégés à cet égard.

3. Sensibilisation et formation
  3.1 Tout le personnel concerné reçoit une formation et des lignes directrices qui leur permettront d'appliquer le code dans leur travail.
  3.2 Les fournisseurs sont mis au courant du code, et de l'engagement de la société à faire appel à des fournisseurs qui respectent les normes contenues dans le code.
  3.3 Les travailleurs dont le travail est couvert par le code sont, dans la mesure du possible, mis au courant du code et des principes et procédures de mise en œuvre.

4. Mesures rectificatives.
  4.1 Les sociétés membres s'engagent, sur la base des connaissances acquises par le biais du contrôle à : (a) négocier et mettre en œuvre les calendriers prévus pour les mesures rectificatives avec les fournisseurs qui ne respectent pas les conditions du code, c'est-à-dire une approche d'amélioration continue ; (b) exiger la cessation immédiate d'infractions importantes au code, et ; (c) lorsque des infractions importantes au code persistent, mettre fin à toute relation commerciale avec le fournisseur concerné.

5. Procédures de gestion, tarification et stimulants.
  5.1 Les négociations avec les fournisseurs prendront en compte les coûts du respect du code.
  5.2 La compréhension et la mise en œuvre de la politique de la société en ce qui concerne son code de pratiques de travail constituent une mesure de performance positive lors de l'évaluation du personnel approprié.

 

Programme 

Projets pilotes

L'ETI entreprendra des projets pilotes avec la coopération et le soutien de sociétés spécifiques, et en collaboration avec d'autres membres d'ETI. Ces projets pilotes peuvent cibler certains produits, certains fournisseurs ou être limités à certains pays. Ces projets pilotes visent à développer la compréhension de la meilleure manière de mettre des codes en pratique. Chaque société membre est supposée coopérer dans au moins un projet pilote qui sera développé avec le Secrétariat ETI.

Pour veiller à tirer le plus grand profit de cela et d'autres processus d'apprentissage, les membres se mettront d'accord et travailleront en vue d'établir un cadre commun pour l'analyse et le partage des informations, en prenant en compte en particulier les problèmes de confidentialité, qu'ils s'agissent des travailleurs, des fournisseurs, ou des sociétés.

Rapports annuels

Les membres élaboreront des rapports annuels respectant une norme convenue en matière de contenu et de présentation, et les soumettront à ETI en détaillant les progrès réalisés dans le domaine de l'éthique commerciale, en particulier les activités relatives à leurs engagements en tant que membres d'ETI. Cela permettra de réaliser les objectifs suivants :

  1. fournir un état d'avancement des travaux pour chaque membre en particulier et pour l'ensemble des membres ;
  2. renforcer l'engagement des membres vis-à-vis de la transparence et de l'obligation de rendre compte au public dans ce domaine ;
  3. fournir une base pour ETI en vue d'évaluer une éligibilité d'affiliation continue ;
  4. promouvoir de bonnes pratiques pour les membres et les non membres.

ETI publiera un Rapport annuel qui résumera les progrès réalisés, sur la base de l'expérience de ses membres, et en couvrant des développements dans des aspects connexes d'éthique commerciale.

Autres activités

ETI peut également contribuer aux bonnes pratiques en rassemblant et en analysant d'autres expériences comme un complément à ses propres projets pilotes et autres recherches. Ces données proviendront des membres, qui sont souvent eux-mêmes engagés dans d'autres activités correspondant à la mission d'ETI, mais aussi par le biais des réseaux internationaux d'ETI.

Cautionnement et évaluation

ETI ne cautionnera pas publiquement ou d'une autre manière n'importe quel produit, société, ou organisation membre ou non membre. Les membres respecteront les accords conclus par l'intermédiaire d'ETI et couvrant la base sur laquelle les cautionnements de sociétés et de produits se rapportant à des éléments du Code de base peuvent avoir lieu. Les membres devront être en mesure de se référer à leur adhésion à ETI selon la manière convenue.

 

Affiliation 

ETI possède trois catégories de membres, à savoir des sociétés, des ONG et des organisations syndicales. L'adhésion se fera sur une base annuelle. Toute demande d'affiliation soumise par un représentant autorisé de l'organisation doit :

  • indiquer l'acceptation de l'objectif et des principes d'ETI, y compris le code de base et l'engagement en matière de contrôle et de vérification indépendante ;
  • indiquer la volonté de l'organisation à participer à des projets pilotes et à d'autres activités d'ETI ;
  • stipuler l'étendue de l'application de leur code de pratiques de travail ;
  • soumettre un rapport succinct de leur engagement actuel envers de l'éthique commerciale.

Les demandes d'affiliation seront examinées par le Conseil lors de sa réunion trimestrielle. Celui-ci prendra une décision basée sur la confirmation écrite des organisations candidates de leur volonté de remplir les conditions d'affiliation, tel que stipulées dans le présent document. Le renouvellement de l'affiliation sera basé sur l'engagement pratique continu des membres, tel que démontré dans leurs rapports annuels sur l'état des travaux.

  1. Sociétés. L'affiliation à ETI doit être ouverte aux sociétés qui acceptent l'objectif et les principes mentionnés dans le présent document, et qui sont prêtes à participer activement aux activités d'ETI, y compris les projets pilotes. L'affiliation à ETI est considérée particulièrement appropriée dans le cas de sociétés qui travaillent dans les secteurs qui fabriquent, commercialisent ou distribuent des produits de consommation.
  2. Organisations syndicales. L'affiliation de syndicats à ETI comprendra le Trade Union Congress (TUC), la Confédération internationale des syndicats libres et les organisations syndicales internationales représentant des syndicats organisés par industrie ou secteur, à savoir les Secrétariats professionnels internationaux (SPI)de commerce qui décident de se joindre à ETI. Ces organisations seront chargées de garantir la coopération et la participation syndicales aux activités d'ETI et peuvent, pour ce faire, créer des organes consultatifs. Les membres syndicaux devront participer à la conception et à la mise en œuvre d'activités pilotes et autres activités d'ETI.
  3. Organisations non gouvernementales. L'affiliation à ETI sera ouverte aux ONG qui acceptent l'objectif et les principes mentionnés dans le présent document, et qui sont prêtes à participer activement aux activités d'ETI, y compris les projets pilotes. Le groupe de travail responsable du contrôle et de la vérification (MVWG) sera le canal par lequel les ONG membres d'ETI nomment, informent et mandatent les représentants des ONG au Conseil de l'ETI. Ce groupe de travail reste ouvert aux organisations qui souhaitent jouer un rôle engagé et actif dans le processus. Les membres devront participer aux activités d'ETI, à la fois directement et en facilitant le dialogue et l'engagement avec les ONG partout ailleurs. Les membres d'ONG devront participer à la conception et à la mise en œuvre d'activités pilotes et autres d'ETI.

 

Administration et organisation 

Administration

ETI a été constituée comme une entité juridique distincte non lucrative. Son Conseil de direction est composé d'une représentation égale des trois principales catégories de membres, à savoir de sociétés, d'organisations syndicales et d'ONG. Le Conseil sera trilatéral dans le sens où les membres du Conseil de chacune de ces trois catégories ne seront déterminés que par l'affiliation de leurs catégories respectives et non au sens large.

ETI est une initiative civile, c'est-à-dire privée, et non publique. Cependant, en reconnaissance de son rôle de soutien, le gouvernement du Royaume-Uni bénéficiera d'un statut d'observateur lors des réunions du Conseil. Celui-ci cooptera également des experts et autres personnes à des fins spécifiques, à condition qu'ils n'aient pas de droits de vote. ETI peut établir, en conformité avec ses règles, des organes consultatifs et désigner des personnes pour servir ces organes.

Secrétariat

Le Secrétariat coordonne toutes les activités d'ETI et est au service du Conseil de direction et de tout groupe de travail qui pourrait être établi par le Conseil. Le secrétariat est également responsable, sous réserve de l'approbation du Conseil, de l'organisation de projets pilotes, de la commande de travaux de recherche, de l'organisation de séminaires, de conférences et d'autres manifestations, de la publication de rapports et autres documents, et de toute autre activité, tel que déterminée par le Conseil.


Annexe A : Normes internationales importantes
Annexe B : Définitions


 

Annexe A : Normes internationales importantes 

En ce qui concerne les droits humains, la norme la plus complète est la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme des Nations Unies. La norme la plus complète et universellement applicable, qui aborde directement les responsabilités d'entreprises internationales est la Déclaration tripartite de principes de l'Organisation internationale du travail sur les entreprises multinationales et la politique sociale. Une autre norme complète abordant les responsabilités d'entreprises internationales et applicable à toutes les entreprises qui ont des activités à l'échelle internationale au Royaume-Uni ou à partir de ce dernier, est les Lignes directrices destinées aux entreprises multinationales développées par l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Une autre norme importante ratifiée par presque tous les Etats membres des Nations Unies est la Convention des Nations Unies sur les droits de l'enfant.

La responsabilité d'établir des normes internationales du travail est confiée par la communauté internationale à l'Organisation internationale du travail (OIT) qui a été créée dans ce but. La structure tripartite de l'OIT, impliquant à la fois des représentants d'employeurs et de travailleurs de même que les gouvernements, et les connaissances techniques de cette organisation dans toutes les affaires liées au monde du travail, font de l'OIT la source autoritaire et légitime des normes internationales du travail.

Les normes de l'OIT sont fixées dans des Conventions, ayant force de loi internationale et liant les Etats qui les ont ratifiées, et dans des Recommandations qui fournissent des conseils supplémentaires aux gouvernements. Les Etats membres de l'OIT doivent soumettre des rapports réguliers à l'OIT sur l'application des Conventions ratifiées. Les conclusions des organes de supervision de l'OIT constituent la jurisprudence de cette dernière. Suite à l'adoption en juin 1998 de la Déclaration de l'OIT sur les principes et droits fondamentaux au travail, l'ensemble des 174 Etats membres de l'OIT ont l'obligation, qu'ils les aient ratifiées ou non, de respecter, de promouvoir et de réaliser les principes contenus dans les principales Conventions de l'OIT. Ces Conventions principales et leurs Recommandations annexes sont les suivantes :

  • Les Conventions 29 et 105, et la Recommandation 35 (Travail forcé et obligatoire) de l'OIT
  • La Convention 87 de l'OIT (Liberté syndicale)
  • La Convention 98 de l'OIT (Droit d'organisation et de négociation collective)
  • Les Conventions 100 et 111 et les Recommandations 90 et 111 de l'OIT (Egalité de rémunération entre la main-d'oeuvre masculine et la main-d'oeuvre féminine pour un travail de valeur égale ; Discrimination en matière d'emploi et de profession)
  • La Convention 138 et la Recommandation 146 de l'OIT (Age minimum)

Bien qu'elles ne soient pas des conventions principales de l'OIT, d'autres normes de l'OIT particulièrement pertinentes pour le travail d'ETI incluent :

  • La Convention 135 et la Recommandation 143 de l'OIT (concernant les représentants des employeurs)
  • La Convention 155 et la Recommandation 164 de l'OIT (Sécurité et santé des travailleurs)
  • La Convention 159 et la Recommandation 168 de l'OIT (Réadaptation professionnelle et emploi des personnes handicapées)
  • La Convention 177 et la Recommandation 184 de l'OIT (Travail à domicile)

 

Annexe B : Définitions 

Enfant : Toute personne de moins de 15 ans, sauf si la législation locale sur l'âge minimum stipule un âge supérieur pour le travail ou l'enseignement obligatoire, auquel cas l'âge supérieur est d'application. Si cependant, la législation locale sur l'âge minimum est fixée à 14 ans, conformément aux exceptions des pays en développement, en vertu de la Convention n°138 de l'OIT, l'âge inférieur sera d'application.

Jeune : Tout travailleur dont l'âge est supérieur à l'âge d'un enfant, tel que défini ci-dessus, et inférieur à 18 ans.

Travail des enfants : Tout travail effectué par un enfant ou un jeune d'un âge inférieur à ceux qui sont spécifiés dans les définitions mentionnées ci-dessus, qui ne correspond pas aux dispositions des normes pertinentes de l'OIT. Tout travail susceptible d'être dangereux et d'interférer avec l'éducation de l'enfant ou du jeune, ou d'être nuisible à la santé ou au développement physique, mental, spirituel, moral ou social de l'enfant.

 





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