La Situation Actuelle des Organisations des Droits de l'Homme en Afrique Sub-Saharienne

Malawi


Malgrà la mauvaise santé et l'incapacité croissante du Président à Vie, Hastings Kamuzu Banda, sa personnalité continue à dominer le contexte civil et politique du Malawi d'aujourd'hui, mˆme 30 ans après qu'il a pris les rˆnes du pouvoir à l'indépendance. Malgré la transition considérable d'une dictature à parti unique vers une multitude de groupements politiques en 1992 et 1993, les Malawois restent sous le joug et la domination du Malawi Congress Party (MCP) de Banda. Avec des élections prévues pour le 17 mai 1994, l'attention de tous s'est tournée vers le nivellement du champs de jeu politique et le potentiel des forces politiques d'opposition à briser la domination MCP sur l'activité politique dans le pays. Dans un passé encore récent on a aussi vu l'entremise de l'armée pour la première fois dans le cadre politique du pays, un événement salué par plusieurs observateurs (y compris des moniteurs locaux des droits de l'homme), mais vu aussi comme un présage d'un avenir incertain (et mˆme inquiétant) quant aux relations civiles/militaires dans le pays, et par conséquent, au fonctionnement des groupes des droits de l'homme. Ceci s'est produit dans le contexte du démantèlement des "Tonton Macoutes" de MCP par l'armée. Ce groupe paramilitaire, les Jeunes Pionniers Malawois (MYP), a été créé par le parti dominant comme police secrète, mais sous la guise d'une aile de jeunesse. Il est préoccupant qu'il y a très peu d'organisations des droits de l'homme qui remettent en question la mode ou la méthode par laquelle l'organisation a été démantelée, sans parler des ramifications possibles que cette action pourrait avoir sur le contexte général des droits de l'homme et des libertés dans le pays. Ceci s'explique par la jeunesse relative des groupes au Malawi, et c'est aussi une manifestation de leurs origines dans le mouvement d'opposition dans le pays.

Etant donné le lourd héritage de l'oppression aggravé par la suppression d'importants droits de l'homme et des cas politiques, une tƒche immédiate qui s'impose aux organisations des droits de l'homme est la reconstruction du passé et la tentative de chercher des indemnisations en conséquence. Pourtant, tout ceci se produit dans une situation (semblable à celle du Kenya pendant les élections en 1992) o— l'opposition risque de se fractionner, ce qui l'empˆchera de renverser le monopole qu'exerce le MCP sur la vie politique. Cela pourrait avoir des retombées sur l'opération future des organisations des droits de l'homme. Mˆme si le MCP perd sa majorité, les organisations à Malawi doivent se préparer à fonctionner dans une manière qui soit indépendante du contexte politique. Malheureusement, on ne voit pas encore clair dans la nature des groupes naissants: sont-ils simplement des fa‡ades, ou des extensions des forces politiques de l'opposition, au lieu d'ˆtre vraiment engagés dans la lutte globale pour les droits de l'homme?

Church and Society Department of the Blantyre Synod of the Church of Central Africa Presbyterian
(Département d'Eglise et de Société du Blantyre Synod de l'Eglise de l'Afrique Centrale Presbyterian) (CCAP)

Etabli le 25 novembre 1993, le Church and Society Department of the Blantyre Synod fait partie du département des droits de l'homme, avec l'intention de se focaliser sur l'éducation civique, ainsi que le contrôle des droits de l'homme et la rédaction de rapports. Le Department a con‡u un cours pour instruire les électeurs sur leurs droits (ce qui est lié à la théologie des droits de l'homme), un cours sur les principes démocratiques (y compris les implications de voter), et les droits de l'homme fondamentaux qui sont énumérés dans les conventions internationales des droits de l'homme et d'autres documents pertinents. Les séminaires sont con‡us pour former des instructeurs, qui partiront à leur tour pour former des autres, afin de faciliter le développement d'un système basé dans les communautés mˆmes. Le Department a également l'intention de coordonner ses efforts plus étroitement avec d'autres groupes des droits de l'homme.

Civil Liberties Commission
(Commission des Libertés Civiques)(CLC)

Etablie au début de 1992, la Civil Liberties Commission (Commission des Libertés Civiques) (CLC) s'est développée comme expression du besoin d'organiser le contrôle des abus des droits de l'homme par des groupes dans le pays mˆme--une fonction exercée auparavant par des organisations externes. Cependant, la CLC reste un réseau libre d'individus plutôt qu'une organisation avec des objectifs clairement définis dans l'opération réelle. Les objectifs de la CLC sont la documentation d'abus des droits de l'homme, l'éducation publique et les poursuites en justice en faveur des victimes des abus. On n'a fait que peu de progrès dans le domaine de l'éducation publique ou dans la documentation, et on en est encore à explorer les possibilités de mettre en oeuvre cet aspect des fonctions de la CLC. La plupart des réalisations de CLC ont été dans le domaine des poursuites en justice, o— on a réussi à obtenir la révision judiciaire d'une décision de police qui empˆchait les avocats de visiter leurs clients détenus sans permission, et des questions relatives au droit de la libération sous caution. La CLC a l'intention d'établir un réseau national basé dans chacun des vingt-quatre arrondissements du pays qui servira de source d'information sur les questions relatives aux droits de l'homme.

Evangelical Alliance for Rights and Development
(Alliance Evangélique pour les Droits et le Développement) (EVARD)

La visée principale d'EVARD est l'éducation civique liée aux élections générales prévus pour mai 1994. Cependant, l'éducation vise aussi l'avenir, à cause de la nouveauté des partis d'opposition et les problèmes résiduels du régime à parti unique. Quand elle a été formée en 1988, EVARD s'est penché d'abord sur la situation dramatique des réfugiés Mozambicains dans le sud du pays, surtout les questions relative à l'environnement et aux oeuvres de secours classiques.

Human Rights Movement of the Christian Council of Malawi
(Mouvement des Droits de l'Homme du Conseil Chrétien de Malawi) (HRM/CCM)

Le Human Rights Movement (HRM) a été fondé par le Conseil Chrétien de Malawi (CCM) en novembre 1992, mais un manque de ressources a empˆché sa mise en oeuvre jusqu'à l'année suivante quand le Révérend Chande Mhone a été nommé Coordinateur des Droits de l'Homme. Par conséquent, l'organisation est encore dans son enfance, et a encore à définir clairement son rôle et sa fonction dans la lutte des droits de l'homme. Les centres d'intérˆt du HRM visent les abus des droits de l'homme (le contrôle, l'exposition, la documentation et la recherche des responsabilités); l'éducation (civique et droits de vote); et la dénonciation des abus (par exemple, l'arrestation, la détention et la brutalité policière). Le HRM est axé sur un Forum National des droits de l'homme, qui est composé de quinze à vingt membres qui sont élus chaque année par les succursales locales. C'est le Coordinateur qui surveille toutes les activités au bureau central à Lilongwe. Il a également la responsabilité d'initier des programmes et des campagnes à l'échelle nationale, d'assurer les liaisons avec la presse, et de promouvoir les liens avec d'autres groupes et activistes (avocats) dans le domaine.

Legal Resources Centre
(Centre des Ressources Juridiques) (LRC)

Etabli en mars 1993 sous les auspices de la Law Society of Malawi, le LRC a commencé ses opérations en juillet de la même année. Dirigé par l'activiste vétéran Vera Chirwa qui avait été détenue pendant longtemps par le régime Banda, le LRC vise à l'éducation des Malawois à propos de leurs droits de l'homme, la représentation juridique des pauvres et des ouvriers mal payés. L'association se consacre également à la recherche relative à ses questions. Le LRC a manifesté son activité en tenant des congrès sur la réforme électorale et constitutionnelle. Il a l'intention d'étendre ses activités à la réalisation d'enquêtes sur les abus du passé, et à cet effet, a placé plusieurs annonces dans les journaux locaux pour demander des renseignements. Le LRS a déjà traité un nombre de dossiers liés essentiellement à la brutalité policière, à la détention illégale et à des meurtres. Le LRC a aussi l'intention de former des parajuristes pour poursuivre le travail pour les droits de l'homme. La documentation figure déjà au programme du LRC, mais la bibliothèque en est encore à ses débuts et a besoin d'un plus grand développement.

- Joe Oloka-Onyango


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